L’équilibre alimentaire : un idéal difficile à atteindre
Un constat s’impose : lorsqu’on interroge un panel représentatif de la population française, 72% des personnes interrogées pensent respecter l’équilibre alimentaire.
Cependant, lorsqu’on compare leurs apports nutritionnels aux ANC (Apports Nutritionnels Conseillés), il apparaît que seuls 3% d’entre eux suivent vraiment les recommandations.
Les règles d’une bonne alimentation
Globalement, la journée idéale est la suivante :
- petit déjeuner : un produit laitier (lait, yaourt,…), un produit céréalier (pain, céréales, biscuits,…), une boisson et éventuellement un fruit.
- déjeuner : entrée de crudités, plat de résistance avec viande ou poisson ou œufs, accompagnés de légumes et/ou de féculents (en alternance avec le dîner), pain, un produit laitier (fromage, yaourt, fromage blanc,…), un fruit.
- goûter : produit laitier, produit céréalier, boisson, fruit.
- dîner : un plat de résistance avec viande ou poisson accompagnés de légumes et/ou féculents (en alternance avec le déjeuner), pain, un produit laitier, un fruit.
Ces recommandations sont évidemment théoriques et sont quotidiennement confrontées aux contraintes sociales, économiques, professionnelles et familiales. Autant d’obstacles à leur application. La preuve en est : l’existence de nombreuses déficiences nutritionnelles et d’un certain déséquilibre entre les divers nutriments.
Mangez équilibré !
Voici quelques rudiments en matière d’équilibre alimentaire :
- faire au moins 3 repas par jour,
- éviter les grignotages souvent trop gras et/ou sucrés et privilégier les goûters à base de fruits, laitage ou pain,
- apporter une source de calcium à chaque repas,
- fruits et légumes crus et cuits quotidiennement,
- du poisson au moins deux fois par semaine,
- privilégier les céréales complètes,
- favoriser les matières grasses d’origine végétale : huile de colza, de pépins de raisin, d’olive, de noix,
- boire au moins 1,5 l d’eau par jour.
Un décalage entre l’idéal et la pratique
Dans les dernières décennies, le bouleversement des modes de vie a affecté l’habitat, devenu plus urbain, le travail, les rythmes de vie, les transports mais aussi l’alimentation. Le temps consacré aux repas a diminué, les aliments consommés sont moins variés.
Par ailleurs, si les Français établissent le lien entre alimentation et santé, la traduction nutritionnelle, qui en est proposée par les scientifiques et les pouvoirs publics, en particulier dans le cadre du Programme National Nutrition Santé, leur paraît bien souvent hors de portée de leurs habitudes alimentaires.
La baisse des apports en nutriments dans l’alimentation
Selon un rapport du Haut Comité de la Santé Publique (Rapport du Haut Comité de la Santé Publique, Pour une politique nutritionnelle de santé publique en France), la variété de l’alimentation a régressé, alors même que l’accès à une plus grande diversité de produits a été favorisé par l’amélioration des conditions socio-économiques. La consommation pluri-quotidienne recommandée de fruits, légumes, pain, produits céréaliers et produits laitiers n’est pas respectée. Les retombées des premières mesures prises dan le cadre du Plan National Nutrition Santé ne paraissent pas sur ce point encore quantifiables.
L’évolution des habitudes de consommation a provoqué une modification concomitante des apports nutritionnels. On peut noter que :
– l’apport énergétique global a connu une diminution (en rapport avec la régression de l’activité physique) : diminution de moitié de la consommation de pain en 50 ans, chute de la consommation de pommes de terre de 118 kg/an/habitant en 1975 à 64,5 kg/an/habitant en 1995.
– la répartition des différents macro-nutriments (aliments nécessaires à l’organisme en grande quantité : glucides, lipides, protides) dans la couverture des besoins énergétiques s’est modifiée : moins de glucides (pâtes, riz, pommes de terre) et plus de sucres simples (sodas, confiseries), plus de protéines animales et moins de protéines végétales, plus de lipides.
– la densité en micro-nutriments (aliments nécessaires à l’organisme en faibles quantités relatives : vitamines, sels minéraux) de l’alimentation s’est réduite.
– moins de fibres alimentaires sont apportées par les fruits et légumes.
Par ailleurs certains groupes de populations particulières, qui sont dans des conditions physiologiques spécifiques ou qui ont un métabolisme perturbé, ont des besoins nutritionnels différents, nécessitant des apports spécifiques en nutriments et autres constituants de l’alimentation (par exemple, la vitamine D pour les personnes âgées comme le stipule Nutriandco). C’est pourquoi il existe une catégorie dédiée de compléments alimentaires.